Le référentiel de la Global Reporting Initiative (GRI)
Les années 1990 sont le théâtre d’une réflexion accrue sur les besoins en termes de reporting socio-environnemental dans les entreprises, à la suite notamment du Rapport Brundtland de 1987, fondation « officielle » du Développement Durable (DD). Dans ce contexte, le rapport « environnement » (plus tard « rapport DD ») fait notamment son apparition. Résultant d’une nécessité d’institutionnaliser ce type de reporting, la GRI, organisation internationale à but non lucratif, est créée en 1997 par la CERES (Coalition for Environmentally Responsible Economies) en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), afin de promouvoir le Développement Durable et de développer un référentiel de reporting DD/RSE (Responsabilité Sociétale de l’Entreprise). Celui-ci se présente sous la forme d’une série d’indicateurs, associée à une démarche permettant aux organisations de rendre compte de leurs performances économiques, environnementales et sociales, dans le but notamment de pouvoir préparer des rapports RSE à partir d’un format standard. La version actuellement en vigueur de ce référentiel est dénommée « G4 » et est active depuis 2013. Elle comporte 79 indicateurs, dont 49 indicateurs de base et 30 indicateurs dits supplémentaires répartis en 7 domaines : économie ; environnement ; droits de l’Homme ; relations sociales ; travail décent ; responsabilité vis-à-vis des produits ; société. Le cadre de la GRI est depuis les années 1990 le référentiel standard préconisé d’une façon ou d’une autre par l’Ordre des Experts-Comptables en matière de reporting RSE.
Avis de l’Observatoire :
Le référentiel de la GRI constitue un progrès notable dans l’effort de normalisation du reporting socio-environnemental. Il reste un guide en matière de réflexion sur la construction des rapports DD/RSE et de la performance globale des entreprises.
Par ailleurs, il s’agit d’un Système d’Informations Comptables (SIC) beaucoup plus orienté vers une démarche de prise en compte des parties prenantes dans leurs diversités que beaucoup de SIC actuels.
Ce référentiel souffre néanmoins de certaines limites qui sont autant de pistes et d’enjeux féconds pour les développements ultérieurs des SIC socio-environnementaux. En particulier, ce référentiel n’est pas destiné à concevoir un résultat global ou à produire des indicateurs intégrés de soutenabilité (de développement durable), mais à fournir une batterie plus ou moins exploitable de grandeurs quantifiables, dont la construction et la pertinence (et les conflits sous-jacents à cette construction) sont laissés aux mains d’experts, passant sous silence certaines controverses. Par ailleurs, ce référentiel ne dispose pas d’un système d’objectifs environnementaux (de « limites » environnementales) pour la plupart des indicateurs environnementaux retenus, réduisant ainsi sa pertinence quant aux problématiques de soutenabilité.