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Communautés de pratiques

Apparue dans les années 1990, la notion de communauté de pratique fait référence à des réseaux ou regroupements informels de connaissances. Les communautés de pratique peuvent être définies comme des « groupes de personnes qui partagent une préoccupation, un ensemble de problèmes, ou une passion à propos d’un sujet, et qui approfondissent leurs connaissances et expertise dans ce domaine en interagissant de manière régulière » (Wenger, Mc Dermott et Snyder, 2002). La recherche qui consacre la notion est celle des réparateurs de photocopieurs de Xerox à la fin des années 1990. L’étude montrait que ceux-ci s’appuyaient centralement sur des modes informels de gestion, de transmission et d’enrichissement de la connaissance. La connaissance émane des salariés eux-mêmes dans le cadre de leur pratique quotidienne, résolvant des problèmes pour lesquels aucune réponse n’était formalisée ou identifiée.

  • Les communautés de pratique combinent trois traits caractéristiques (Wenger et Snyder, 2000) :

  • Un domaine ou un centre d’intérêt commun ;

  • Une communauté d’individus s’intéressant à ce domaine ;

  • Une pratique partagée faisant l’objet d’un enrichissement réflexif.

Le fait de parler de communauté suppose qu’il y ait processus identitaire (les membres s’identifient au groupe et s’y reconnaissent), élaboration culturelle (développement d’un langage ou de codes en commun, rites, etc. contribuant à définir des normes de comportement), existence de liens entre participants en contact et émergence de solidarité entre membres.

Les communautés de pratique peuvent présenter des formes diverses (Wenger, Mc Dermott et Snyder, 2002). Elles sont internes à une entreprise ou communes à l’ensemble d’un secteur industriel, localisées dans une entreprise ou étendues sur un vaste territoire. Certaines sont homogènes et ne regroupent que des personnes ayant une même formation professionnelle alors que d’autres réunissent des individus concernés par un important donneur d’ordres ou travaillant sur un même territoire. Enfin, les communautés de pratique peuvent être invisibles ou institutionnalisées.

Avis de l’Observatoire : cette approche revisite la gestion de la connaissance et l’apprentissage, les replaçant au cœur des pratiques. Il ne s’agit pas d’une simple activité de réseautage mais d’un partage de connaissances voire d’une co-construction de connaissances.

Les communautés peuvent avoir un caractère stratégique pour certaines organisations. A minima elles favorisent l’apprentissage et viennent en appui du changement. Travail, apprentissage et innovation ne sont plus appréhendées comme des activités distinctes mais liées dans une pratique locale et sociale.

Certains éléments sont favorables à l’émergence des communautés de pratique, notamment la proximité, entrevue comme plurielle : elle peut être géographique (les organisations centrées sur l’agglomération spatiale, notamment les pôles de compétitivité, parcs industriels, etc.), culturelle (proximité métier par exemple) ou organisationnelle. L’essor des NTIC soutient également le développement de ces communautés grâce à la proximité électronique que ces technologies favorisent. Plus récemment le développement des approches en mode wiki ou opensource et la popularité des tiers lieux, makerspaces ou fablabs dynamisent (ou traduisent) l’émergence de ces communautés de pratique.

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