Coopétition
Le concept de coopétition est un néologisme qui associe les termes de coopération et de compétition afin de nommer des situations où une organisation mobilise de manière simultanée une dynamique collaborative et une dynamique de concurrence avec une ou plusieurs autres organisations. Il aurait été employé pour la première fois dans les années 80 par Raymond Noorda, fondateur de Novell, pour décrire la stratégie collaborative de son entreprise avec certains concurrents dans le but de développer des standards communs. Les premiers écrits qui développent le concept dans le champ académique du management sont l’ouvrage de Brandenburger et Nalebuff, Co-opetition, publié en 1996, puis un article de Lado, Boyd & Hanlon en 1997. De nombreuses recherches ont ensuite suivi afin de mieux appréhender les enjeux stratégiques et organisationnels des situations de coopétition, selon le nombre d’acteurs impliqués, le périmètre engagé ou encore l’intensité des relations de concurrence et de coopération.
Avis de l’Observatoire : le concept de coopétition est relativement récent. Les développements théoriques ont émergé au fur et à mesure que les situations mêlant concurrence et coopération devenaient de plus en plus courantes, en lien notamment avec le développement des technologies d’information et de communication. Les dynamiques en cause auraient pu être lues avec des grilles théoriques existantes, comme la littérature sur la théorie de la firme ou celles sur les stratégies collectives et les alliances stratégiques. Mais le concept de coopétition invite à renverser l’angle de vue initial qui posait une certaine primauté de la concurrence. On parle ainsi de « nouvelles » approches concurrentielles qui s’inscrivent dans la tradition de la théorie des jeux. Collaborer avec des concurrents comporte certes des risques (i.e. opportunisme du partenaire, perte de savoirs spécifiques), mais peut devenir dans certaines situations une condition essentielle de la création de valeur.