Une brève histoire du Plan Comptable Général (PCG)
Le premier Plan Comptable Général (PCG) est créé en 1942. Il résulte d’une volonté partagée par un ensemble d’acteurs (administration fiscale, responsable des assurances, ingénieurs, patrons, professionnels de la comptabilité, etc.) de normaliser la comptabilité. Même si beaucoup d’entreprises tiennent à cette époque une comptabilité générale basée sur des mécanismes relativement homogènes, certains points centraux restent en effet flous, très variables et sujets à des manipulations, comme les règles d’évaluation des actifs, les modalités de la prise en compte des risques ou la présentation des comptes de pertes et profits. Le PCG de 1942 apparaît comme un compromis entre des tendances centralistes et dé-centralistes selon les acteurs impliqués, entre le secret des affaires et le besoin d’une transparence des règles financières. A partir de cette date, il sera régulièrement repris et actualisé (1947, 1957, 1979 – 1982, 1999, 2014) pour y intégrer les nouvelles préoccupations des différents acteurs socio-économiques. Ainsi en 1947, dans le contexte de la Libération, le PCG est marqué par une évolution vers plus de concertation de ces acteurs dans sa rédaction. En 1957, le PCG, toujours largement non obligatoire (pas avant 1965), est légèrement révisé et amorce prudemment le lien entre la comptabilité analytique et le contrôle de gestion « moderne ». En 1979 – 1982, est introduite en particulier une méthodologie relative aux comptes consolidés.
Le PCG est réécrit en 1999 à droit constant pour s’organiser sous la forme d’articles numérotés, à la manière d’un code. A partir de 2000 – 2001, les évolutions du PCG deviennent largement influencées par un rapprochement vers les normes IAS/IFRS. Le PCG subit finalement une réorganisation en 2014 afin de faciliter la mise à jour « permanente » des articles comptables : le PCG fait en effet l’objet depuis 2005 d’une évolution permanente.
Avis de l’Observatoire : Le PCG est une avancée importante dans la conception de la gestion des entreprises, en lien avec les structures socio-économiques dans lesquelles vivent les organisations. Dès 1942, le PCG a été vu comme devant améliorer l’efficacité économique, garantir le respect de la concurrence et éliminer les fraudes. Le PCG en structurant l’information comptable a permis progressivement de normaliser l’interprétation de ces informations, de rendre possible une communication entre les différents acteurs socio-économiques et de permettre un rapprochement entre comptabilité nationale et comptabilité d’entreprise. Le PCG contient en substance les fondements de toute la logique de la vie d’une entreprise et réciproquement, tend aussi à l’orienter. Dans ces conditions, le PCG rend ainsi possible un dialogue multipartite sans cesse renouvelé autour des finalités, et des moyens pour les atteindre, des entreprises et de la gestion. De ce fait, il s’agit également d’un levier important d’intégration de la Responsabilité Sociétale des Entreprises et de la Soutenabilité d’Entreprise dans l’avenir.